Aujourd'hui nous avons l'honneur de vous présenter Tina Sebti, fondatrice de la compagnie MABY! Dans cet article, Tina discutera avec nous de sa compagnie et de son expérience en tant que femme en affaire!
Bonjour Tina! Avant de commencer, pouvez-vous nous en dire plus sur vous?
Je pense que la meilleure façon de me décrire est de penser à une abeille qui butine. Je suis bachelière en administration des affaires de HEC Montréal depuis 2013 et je cumule plusieurs années d’expériences de travail dans des domaines aussi variés que la gestion de projets marketing, l'évènementiel, les communications et l'enseignement. Bien que mon diplôme indique une spécialisation en marketing, mon cursus non-linéaire présente davantage le portrait d'une spécialiste du «hors zone de confort». J’ai toujours été convaincue que les chemins inconnus sont parsemés de grands apprentissages. Après avoir évolué dans divers milieux professionnels, j’ai décidé d’écouter mon instinct et de lancer ma propre entreprise en juin 2019 : MABY. Je suis donc aujourd’hui entrepreneure, enseignante à la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys en lancement d’une entreprise, PDG et administratrice de la Fondation Club Avenir et étudiante en droit à l'Université de Montréal à temps partiel.
Qu'est-ce que MABY?
MABY est une plateforme en ligne bilingue offrant divers produits et services aux Canadiennes ayant des enfants âgés entre 0 et 5 ans. Notre produit vedette est la MABY Box : une boîte cadeau contenant des produits de haute qualité et de diverses catégories pour maman et enfant (moitié moitié). La MABY Box permet aux mamans de retrouver ce sentiment de bien-être propre à l’ouverture d’un cadeau aussi souvent qu’elles le souhaitent, tout en ayant la satisfaction de chouchouter en simultané leur enfant. Cette double surprise permet également à toute personne souhaitant gâter une maman de se démarquer en ne faisant qu’une simple transaction en ligne. Nous offrons, d’ailleurs, une offre personnalisée aux entreprises souhaitant envoyer des boîtes cadeaux aux employé(e)s partant en congé de maternité/paternité. Notre équipe se charge de sélectionner minutieusement les produits parfaits parmi des marques majoritairement canadiennes, écoresponsables, équitables et fondées par des femmes. De plus, nous avons choisi de remettre 1% de nos profits, produits et heures travaillées à un OBNL canadien oeuvrant auprès des familles à chaque année. L’année 2021 s’annonce bien remplie pour nous puisque nous avons débuté, avec une équipe de finissantes en génie logiciel de Polytechnique Montréal, le développement de l’Académie MABY : un espace en ligne dédié au développement personnel et professionnel des mamans. Cette seconde phase est très importante pour moi. Je tiens à offrir aux mamans un “safe space” où elles pourront retrouver du contenu éducatif adapté à leur réalité et leur permettant de déployer leur plein potentiel dans tous les rôles de leur vie.
Qu’est-ce qui vous a inspiré à fonder MABY?
J’ai toujours su que j’allais devenir entrepreneure un jour. Je ne savais pas dans quelle industrie exactement, mais j’étais convaincue de vouloir créer ma propre entreprise. L’idée de me lancer en commerce électronique m’est venue en 2017, alors que j’étais cliente de deux entreprises américaines ayant adopté le modèle d’affaires des abonnements. J’avais toujours hâte de découvrir les produits qu’ils m’avaient envoyés. En faisant quelques recherches, j’ai réalisé que le marché canadien avait du retard sur ce modèle d’affaires prometteur et qu’il y avait définitivement une opportunité à saisir. J’ai toutefois mis de côté cette idée à l’époque parce que je ne me sentais pas encore prête pour me lancer en affaires. Je cherchais encore ma voie. Je pense que je ressentais une certaine pression sociale et familiale voulant que je choisisse plutôt un emploi en tant que salarié pour favoriser une stabilité financière. Finalement, c’est au printemps 2019 que j’ai réalisé que je devais absolument suivre mon intuition et lancer mon projet malgré mes craintes. Je venais tout juste de vivre une expérience professionnelle qui avait ébranlé pour la première fois toutes mes fondations. Ce fut l’élément déclencheur qui m’a amené à passer à l’action. Je crois beaucoup au "timing". J’ai aussi eu la chance d’avoir le soutien de ma mère, tant au niveau moral que financier, pour me lancer. L’idée de créer une boîte découverte canadienne pour les femmes était toujours bien ancrée dans mon esprit, mais plutôt que d’essayer de compétitionner avec des entreprises existantes sur ce créneau, j’ai choisi d’aller vers une clientèle plus précise : les jeunes mamans. Ayant toujours eu un instinct maternel très développé, c’était tout à fait naturel pour moi de vouloir prendre soin des mamans et des enfants en simultané. C’est par profonde admiration pour les mères que je développe depuis plus d’un an des produits et services pouvant les aider dans leur quotidien et améliorer leur bien-être.
Quelle est votre source d’inspiration présentement?
J’ai la chance d’être entourée par plusieurs entrepreneures évoluant dans des milieux très différents. Elles sont pour moi des sources quotidiennes d’inspiration. La plupart des entrepreneurs vous diront certainement qu’être en affaires, avec ou sans associé, c’est passer beaucoup de temps à faire face à ses propres craintes. Lorsque j’ai des moments de panique, mon esprit finit toujours par penser aux histoires de ces femmes que j’admire pour leur résilience, leur débrouillardise et leur ingéniosité. En pensant à elles, sans même leur parler, je me sens moins seule dans cette aventure. Je me dis que je dois surmonter moi aussi les obstacles qui se présentent à moi, pour à mon tour inspirer d’autres personnes à se dépasser. Je dois dire que ma principale source d’inspiration est sans contredit Danièle Henkel. Ayant le rêve de bâtir également une entreprise familiale, elle représente le modèle parfait de l’entrepreneure que je souhaite devenir dans les années à venir.
Pouvez-vous nous parler de certains défis que vous avez encontré en tant que femme entrepreneure?
Pour le moment, les défis que j’ai rencontrés n’ont pas de lien direct avec le fait que je sois une femme. Je pense que je peux contourner certains obstacles rencontrés par mes consoeurs entrepreneures parce que mon offre s’adresse principalement aux mamans et que je n’évolue pas dans une industrie à prédominance masculine. Le commerce électronique renferme énormément de défis techniques. Il faut avoir des compétences en marketing numérique assez poussées ou s’entourer d’experts pouvant nous aider à faire notre place sur le marché. Il s’agit d’un monde très différent de celui du commerce de détail traditionnel. À mon avis, tous les entrepreneurs s’étant lancés dans le monde du 2.0, sans égard à leur genre, et qui avaient le même niveau de connaissances que moi à mes débuts, se sont heurtés aux défis que j’ai rencontrés depuis le lancement de mon entreprise. La majorité de mes collaborateurs (fournisseurs, sous-traitants, ambassadrices, stagiaires, facilitateurs, etc.) est composée de femmes.
Avez-vous des conseils pour de jeunes étudiantes qui souhaitent lancer leur propre compagnie?
J’ai trois conseils principaux :
1° Faites la paix avec l’échec
Il n’y a rien de pire pour paralyser notre esprit que la peur de l’échec. Nous avons été conditionnés à développer toutes sortes de mécanismes de défense depuis notre enfance. Je pense que nourrir nos peurs revient à tenter de se protéger de l’inconfort que peut engendrer l’échec. La performance a toujours été récompensée par l’humain, et ce dans toutes les sphères de notre vie. Il est donc très difficile de se détacher de cette recherche constante de réussite. Toutefois, c’est un travail nécessaire à faire sur vous pour vous lancer en affaires et y rester. On parle souvent du syndrome de l’imposteur chez les femmes, mais je pense que l’on devrait aussi mettre l’emphase sur la culture de l’échec. Les plus expérimentés vous diront que l’expérience est la somme de nos défaites, erreurs et embûches. Si vous n’expérimentez pas certaines choses par manque de certitude, vous manquerez à coup sûr la chance de vous surpasser. Il faut déconstruire votre définition de la réussite dès maintenant pour y apporter des nuances. Commencez à voir l’échec comme une opportunité plutôt qu’une finalité. Servez-vous des difficultés se présentant sur votre chemin comme carburant pour faire mieux grâce aux apprentissages qu’elles vous apporteront.
2° Entourez-vous de catalyseurs
Il est primordial de savoir s’entourer de personnes brillantes, proactives et authentiques pour réussir en affaires. Avant même d’être entrepreneure, je savais que je devais développer un réseau diversifié, vaste et solide. C’est aujourd’hui l’un de mes actifs les plus importants. Mes amis m’appellent “Miss réseau” parce que je connais beaucoup de personnes. Au-delà d’avoir plusieurs contacts, je dirais que j’entretiens des relations amicales et professionnelles avec des individus partageant les mêmes valeurs que moi et ayant une posture mentale alignée avec la mienne. Ce sont des personnes en qui je peux avoir confiance autant pour me conseiller que pour me mettre en contact avec une ressource clé ou encore m’offrir directement leur service professionnel. Vous devriez donc développer votre réseau dès que possible et, surtout, l’entretenir comme votre plus beau jardin. Cela facilitera grandement votre processus lorsque vous vous lancerez en affaires, puisque vous aurez à votre disposition des ressources fiables qui connaissent vos capacités.
3° Pratiquez la bienveillance
Du moment que vous êtes une bonne personne, vous ferez preuve de bienveillance envers les autres. Nous sommes portés à faire preuve de compassion envers autrui même dans le cadre professionnel. Nous acceptons d’emblée que derrière chaque client, partenaire ou fournisseur, il y a un humain qui fait de son mieux et qui peut faire des erreurs. Le vrai défi est de faire preuve de bienveillance envers soi-même. Être entrepreneure, c’est se lever et se coucher chaque jour avec une phrase qui résonne sans cesse dans notre esprit (consciemment ou inconsciemment) : “Je dois avoir le contrôle sur tout et tout réussir parfaitement". Or, c’est absolument impossible. Il faut donc apprendre à lâcher prise sur certaines choses et accepter qu’on ne peut pas tout réussir à la perfection à chaque fois. L’entrepreneuriat est une école en soi. Vous apprendrez au minimum une chose par jour sur vous, sur votre environnement professionnel ou sur une compétence à développer. De la même façon que vous avez appris à marcher en trébuchant, vous apprendrez à être une gestionnaire d’entreprise en faisant des erreurs.
Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre métier?
J’ai choisi d’être entrepreneure en ayant la conviction que peu importe l’évolution de mon projet, l'expérience que j’allais acquérir allait toujours valoir la peine d’être vécue. J’ai accepté d’emblée la possibilité que mon idée d’affaires ne fonctionnerait peut-être pas. Cela ne veut pas dire pour autant que l’anxiété ne me paralyse pas de temps à autre. Simplement, il est plus facile de se ramener à l’ordre lorsqu’on est persuadé que notre succès réside dans nos petites victoires quotidiennes. Je pense qu’être entrepreneur(e) n’est pas un métier, c’est vraiment un mode de vie. Il faut être capable d’avancer dans le brouillard sans boussole. Il faut savoir gérer le stress qu’engendre le risque, car même si on pense l’avoir calculé, il y a toujours des éléments incontrôlables.
Même si les premières années d’exploitation d’une entreprise indiquent un résultat financier négatif, je pense qu’en réalité chaque seconde investie dans sa création représente un actif qui ne cesse de croître. C’est un peu comme avoir une tirelire qui se remplit automatiquement et qui prend de l’expansion pour pouvoir accueillir toujours plus de pièces. C’est une opportunité incomparable que de pouvoir créer sa propre entreprise de A à Z. Chaque soir, je me couche en me disant que tout ce que j’apprends en étant à la tête de mon entreprise m’appartient à jamais. J’adore le fait de pouvoir essayer de nouvelles stratégies, développer des produits et services dont je suis vraiment fière et qui me permettent d’avoir divers impacts positifs dans ma société. Les relations que je développe avec des fournisseurs, collaborateurs et autres entrepreneur(e)s représentent également une richesse considérable. Bien entendu, un des avantages non négligeables d’être entrepreneure est de pouvoir choisir quand, où et avec qui je souhaite travailler. J’ai une grande flexibilité dans mon horaire, mais je travaille aussi beaucoup plus que si j’étais salariée puisque mon cerveau est continuellement connectée au développement de mon entreprise. C’est un choix conscient que j’ai fait en suivant ce chemin.
Finalement, y-a-t’il une citation qui vous motive et vous inspire? Si oui, laquelle?
Les citations font partie intégrante de ma vie! J’aime particulièrement celle-ci d’André Gide : «Ose devenir ce que tu es. Ne te tiens pas quitte à bon compte. Il y a d'admirables possibilités dans chaque être. Persuade-toi de ta force et de ta jeunesse. Sache te redire sans cesse : "Il ne tient qu'à moi. »
Pour en savoir plus sur MABY, visitez leur site Internet en cliquant ICI
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